Explorer : Accueil » Jamais sans toi
« Jamais sans toi ». C’est écrit sur ta peau, à la place de ton cœur. Si t’en as un.
C’est aussi écrit dans moi. Jamais sans toi. Sans le souvenir de cette nuit-là. Toi sans cesse au fond de moi. Ta bite dans ma chatte sèche. Ta bite à l’entrée de mon cul. Encore et encore parce que t’y arrives pas. Ton haleine.
La douleur. La tétanie. Plus de contrôle. Je ne suis plus moi. Moi, c’est plus que des trous.
Le regard des autres. La fatigue de sans cesse répéter. « Non, pas dans la rue. » Je leur dis toujours. « 80% des viols sont commis par des gens que la victime connaissait. » Enfin, toujours… Quand j’ai le courage de me faire pédagogue. Quand j’ai la force de sortir de chez moi. Assez d’énergie pour confronter leurs peurs.
Ils ont peur de la violée. Ils ont peur de leur image du viol. Jamais sans toi.
Submergée. Perdue. Noyée. Flot de culpabilité, de flash-back, d’angoisses. Cauchemars. Juste un putain d’océan vide à l’intérieur de moi.
Jamais sans toi.
Connard.
Non, c’est non.
Et tu ne t’insinueras plus dans ma tête, à me faire croire que c’était un peu oui parce qu’on avait commencé. Que si je veux bien te sucer, je veux bien que tu me baises. Non, c’est non. Je t’ai dit non.
J’ai le droit. C’est mon corps. J’ai le droit. Toi pas. C’est pas toi qui décides.
Je ne sais plus qui je suis, juste cette marée de souffrance et de doutes. Avec toi dedans.
Je veux ma vie sans toi.
***
25/03/2015 10:26
Frédéric Say
hello
t’es là ?
27/03/2015 12:46
Delphine Léger
qu’est-ce que tu veux ?
13:22
Frédéric Say
j’ai lu ton blog
13:24
Delphine Léger
et ?
13:27
Frédéric Say
euh, écoute, Delphine, faut que tu retires ça, quoi
avec la mention du tattoo et tout…
13:35
Delphine Léger
putain !
t’avais qu’à y penser avant, connard !
13:35
Frédéric Say
oh ! du calme, quoi !
t’exagères toujours tout !
13:36
Delphine Léger
putain, mais va te faire foutre, gros connard d’enfoiré !
15:22
Frédéric Say
Delphine, putain, y a ma copine qui risque de le voir !
le prends pas comme ça !
je sais que t’assumes pas de coucher comme ça avec tout le monde, mais quand même !
tu sais bien que t’étais ok
allez, quoi !
t’as vu comment tu me suçais ?
tu ne vas pas me dire que tu ne voulais pas
lol
Delphine, arrête de faire la tronche !
je te ferai à bouffer !
tu sais que t’as envie de me revoir !
mais vire ça, quoi !
***
T’as pas gagné
Boîte de réception | x |
Delphine Léger <delphine.leger@gmail.com> | 9 avril | ||
À Frédéric Say |
Hier, au Libraire, j’ai rencontré un mec. Il était super beau, la vingtaine, gaulé comme un dieu. Pas de panse à bière, lui.
On est rentrés ensemble. Avec son énorme bite, il m’a fait jouir toute la nuit. Cinq fois. Rien à voir avec toi, bordel ! Qu’est-ce que j’étais trempée ! J’ai même découvert que j’étais fontaine !
Je lui ai offert mon cul, tu sais, celui que tu n’as pas réussi à prendre malgré tous tes efforts.
Va te faire foutre bien profond, connard ! Tu ne me définis pas !
Jamais sans toi : mon cul !
Frédéric Say <fredo1980@hotmail.com> | 10 avril | ||
À Delphine |
Putain, mais faut voir à te faire soigner, quoi !
Pauvre fille, vraiment ! Tu crois que ce mec te respecte ? Tout ce qu’il voulait, c’était ton cul !
Ne me contacte plus, je t’ai bloquée sur facebook et je ne veux plus que tu m’appelles comme ça, n’importe quand ! (Parce que tu penses que c’est parce que tu prends un numéro masqué que je ne sais pas que c’est toi, pauvre tache ?)
Et fous la paix à Aline !
Non, mais franchement, fille, aie un peu de respect pour toi-même.
T’es complètement cinglée.
Je m’en fous, moi, des mecs que tu peux baiser. Toute la ville le sait, de toutes façons, que t’es une salope. Puis arrête de me faire croire que tu ne la voulais pas, ma queue !
Allez, bye !
***
13/04/2015 20:26
Candice Dumay
Comment tu vas, ma chérie ?
20:27
Delphine Léger
pff c’est dur
je me sens un peu submergée
mais j’ai rencontré un chouette mec, l’autre jour.
un jeune
20:29
Candice Dumay
Et ça va comment ?
20:36
Delphine Léger
c’est super bizarre
l’autre jour, on a baisé super bien
vraiment sauvage, tu vois ?
et j’ai eu un de ces orgasmes !
un qui vient de super loin !
j’avais l’impression qu’une énergie super forte me traversait…
ça m’a fait une espèce de boule à l’intérieur qui montait, qui montait
et j’ai été fontaine
c’était dingue !
j’avais jamais eu ça !
il y a eu comme des vannes qui se sont lâchées
20:45
Candice Dumay
Waw ! chouette !
20:45
Delphine Léger
et puis, j’ai pleuré
20:46
Candice Dumay
Et il a fait quoi ?
20:46
Delphine Léger
il était super
genre tendre et tout
20:47
Candice Dumay
Bien
20:47
Delphine Léger
mais, depuis, plus moyen
dès que je le vois, je me sens dégoûtée
je me renferme
genre l’autre fois, il a commencé à me lécher, je me suis sentie toute raide de partout, toute fermée
je pense pas que je vais le revoir
***
Explorer : Accueil » Naufragée
Aller au bout de l’angoisse parce qu’il y a quelque chose derrière.
Retrouver la confiance parce que sinon, c’est la mort.
Par petites touches, rendre du printemps à mon corps en hiver.
C’est une chose qu’il me faut faire seule.
Le viol ne me définit pas. Mais ce n’est pas un autre mec qui le fera non plus.
Tempête, mais je vois poindre une île. Naufragée, je pourrai reconstruire mon monde. Et quand je serai assez forte, je nous ferai un bateau. Pour aller vers toi. Pour aller vers moi, pour aller vers nous.
Il est encore trop tôt, je suis encore trop épuisée. Mais j’y arriverai. Je me retrouverai. Je retrouverai mon corps.
Et on y voguera en confiance.
Je le sais : je forge mon ancre.
***
25/07/2015 19:16
Candice Dumay
Je viens de voir que tu commences à écrire pour un webzine !
Super !
🙂
19:26
Delphine Léger
merci !
c’est bénévole
mais bon, ça fait du bien !
19:27
Candice Dumay
Yep, j’ai vu les photos de samedi
C’est chouette de te voir comme ça !
19:28
Delphine Léger
merci, dis !
un verre bientôt ?
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Rendez-vous tatouage
Boîte de réception | x |
Delphine Léger <delphine.leger@gmail.com> | 9 sept. | ||
À Deuil merveilleux |
Bonjour,
je voudrais connaître vos dispositions et vos prix pour un projet.
Ce serait pour un tatouage à la place du cœur :
en lettrage : « Jamais sans moi » et, en dessous, une ancre.
Texte écrit pour le concours 2015 de la nouvelle érotique des Avocats du diable avec triple contrainte : écrire une nouvelle en une nuit dont le thème est « Jamais sans toi… peut-être avec un autre » et le dernier mot, « ancre ».