Tonton John (Waters) est drôle et avisé

Je rêverais que John Waters soit mon tonton excentrique. Celui qui m’aurait offert les cadeaux que mes parents se seraient empressés de perdre dans la semaine. Pendant un peu plus d’une heure, ce week end, lors de sa masterclass, ce fantasme s’est un peu réalisé. Les tontons excentriques et leurs leçons de vie, ça se partage. Voici une sélection des trucs (cinématographiques mais pas que) et phrases rigolotes qu’ils nous a dits à sa masterclass lors de l’Offscreen.
[You’ll find a longer English version here.]

Logo de l'Offscreen

Trucs
— Si tu t’es provoc, sois malin.
— Faut qu’au moins quelqu’un aime tes films.
— Dis-toi : « C’est ça que je vais faire » et puis trouve le moyen d’y arriver.
— Il faut que ton film raconte une histoire (sauf si tu fais un truc expérimental).
— Une fois que tu as fini le premier jet de ton scénar, continue. Ne relis pas. Trois fois.
— Regarder des films sans le son t’apprendra à fond.
— Paie les droits de la musique : c’est super cher, faut mettre ça dans le budget (ou alors, tu prends un groupe de potes à toi et tu leur fais céder leurs droits) .
— Ne fous pas ton film dans tous les festivals, tu vas perdre plein de public.
— Fais rire les gens, ils t’écouteront.
— Commencer par faire des films avec tes amis.
— Les acteurs (même les stars) ne sont pas sûrs d’eux. Ils veulent que le réal leur dise quoi faire. Faut leur parler, pas les laisser dans leur coin.
— Ne parle jamais de « film culte » à la prod. Pour eux ça veut dire « truc obscur que personne ne va aller voir ».
— Teste tes blagues : si on rit, c’est bon signe
— Pendant le montage, quand tu sens que tu dois couper quelque chose, fais-le. Si tu sens que tu dois rajouter un truc, ton montage est fini.
— Accepter la partie de toi dont les gens se moquent, ils ne pourront plus se foutre de ta gueule.

Portrait noir et blanc de John Wters qui tord le cou à un flamand rose.

Phrases rigolotes
— 24 hours d’Andy Warhol, c’est des gens super mignons sous speed qui parlent. (Le film dure 24 heures).
— Au début, je ne savais pas comment faire des films. Il paraît que c’est toujours le cas.
— Quand tu fais un casting, plein d’acteurs te parlent de ton film comme d’un « voyage ». Si il y en a un qui dit « voyage », je ne le prends pas.
— à propos des réalisateurs européens qu’il aime (Gaspar Noé, François Ozon, Pedro Almodovar…) : des étrangers barrés.
— Si tu fais rire tes potes, tu peux faire rire un public. Si tu n’as jamais fais rire personne, tu n’es juste pas drôle.
— Je n’ai aucun problème avec les drogues : je les ai toutes essayées.
— Le jazz, c’est le son de l’héro. Je ne fais pas de jazz, pourquoi je voudrais juste gerber et me gratter?
— Je ne fais pas confiance à quelqu’un qui n’a pas au moins passé une nuit en prison.
— « C’est quoi, le truc le plus cool quand on est réal? — Les chattes. Non. Le souvenir des chattes. » (Tarantino)

Un flamand rose devant une photo de Divine à l'Offscreen.