Nicolas Monfort, les perles du net, élucubrations eschatologiques et du rire, bien sûr

Nicolas est doublement présent à ce festival : il est le co-réalisateur avec Philippe Malempré d’Élucubrations eschatologiquesun  « foutage de gueule de tous ces gens dépressifs qui veulent faire du cinéma pour emmerder le public avec leurs desiderata parce qu’une école de cinéma en Belgique est moins chère qu’une psychothérapie » et le programmateur de la séance interactive gratuite Les perles du net, qui reprend « toutes sortes de formats courts audio-visuels qu’on trouve sur internet et qui ne correspondent pas, dans la conception la plus traditionnelle du terme, à des courts métrages » ainsi que « quelques fictions qui ont des thématiques très geek. »

À gauche, les questions cinéma pour le Brussels Short Film Festival sous un bic Chimay. Àdroite, le programme du festival.

1. Le premier film qui t’a marqué : Lost Highway. Habitué au cinéma que mes parents regardaient, j’ai découvert qu’il y avait un autre cinéma.

2. Le film dont tu es le plus fier : Cure : c’est un film sur lequel j’ai tout appris, ce qu’il fallait faire ou non. Puis c’était autoproduit, ce qui est en soi un tour de force.

3. Le film que tu n’arrêtes pas de citer : Frank Darabont, en interview, cite des films tous les trois mots. Moi non.

4. Le film qui te rend heureux même quand dans ta vie il fait froid : Je ne re-regarde pas souvent les films mais le dernier qui m’a fait cet effet, c’est Funny man : une purge d’horreur/comédie(?)/pseudo rock n’roll. C’est très mauvais mais d’une part Christopher Lee, un de mes acteurs préférés, joue dedans et je ne m’y attendais pas et d’autre part, le personnage principal, c’est le mauvais et il est très attachant. Je ne recommande ce film à personne.

5. Un film pour dormir : J’ai honte de le dire et je ne l’ai toujours pas vu en entier mais Stalker. Cela dit, je trouve extraordinaire ce que j’en ai vu.

Nicolas Monfort, une Chimay à la main, doit être en train de dire une blague à Clotilde Delcommune qui l'interviewe, vu le sourire en coin de l'une et l'air taquin de l'autre.

6. Ta série du moment : J’évite de regarder des séries parce que j’ai toute l’histoire du cinéma à rattraper.

7. L’intégrale que tu emporterais sur une île déserte : La nue intégrale

8. Un réalisateur tue l’amour : Haneke. Je l’adore mais ses films sont à se flinguer, surtout en les voyant en couple.

9. Le classique inconnu de tous : L’acteur qui a joué Harry Potter a joué récemment dans un film d’horreur qui est un remake d’un téléfilm des années 80. Un putain de téléfilm avec une ambiance exceptionnelle, contrairement au remake.

10. Celui qui te fait vibrer dans ton slip : Les gens du site nanarland.

11. Ton acteur/-trice préféré(e) : Vincent Price.

Nicolas Monfort et Clotilde Delcommune ont chacun un verre à la main. Il dit des trucs. Elle note.

12. L’acteur/-trice qui te fait douter de ta sexualité : Peter Cushing me fait me demander si je ne suis pas homo-nécrophile.

13. Ce qui t’a coûté le plus cher dans le ciné : Mon indépendance (encore à acquérir)

14. L’extrait à passer à ton enterrement : Un truc de mort vivant ou de vampire quand il se lève tout droit de son cercueil, histoire de rigoler.

15. Ton muet (ou/et film en noir et blanc) préféré : J’aime bien Sjöström parce qu’il a un nom rigolo. Sinon, la bataille est furieuse entre Caligari, un des précurseurs de la narration moderne intéressante et Nosferatu, de l’esthétique à ne pas perdre de vue.

16. Ton guilty pleasure : Arrête de ramer, t’attaques la falaise !

17. Un blockbuster : Transformers 1. C’est aussi un guilty pleasure.

18. Qui mériterait d’être envoyé à Guantanamo ? Ben Joe Dassin.

19. Le film dont la bande-son à elle seule vaut le détour : ‘tain, mais Clerks, évidemment : elle a coûté plus cher que le film !

20. Un film qui en met plein la vue : The fall : c’est un film émouvant, bien fait et prout aux détracteurs !

21. Le genre qui mérite son revival : Le giallo, le film noir et le film de SF des années 50.

22. Un film fétiche que tu ne veux pas que les autres connaissent, mais que tu vas quand même partager avec nous : C’est malin, avec tes questions, tu m’obliges à réfléchir, ça fait mal à la tête ! Ceux de la grande période de la Hammer et aussi Ride the pink horse, un des meilleurs films noirs et tout à fait méconnu.

À travers un trou en forme de losange, on aperçoit Clotilde Delcommune qui interviewe Nicolas Monfort.

Crédit photo : Gautier Houba