J’ai réussi à ne pas me noyer dans la sueur, je peux donc vous relater le tournage du clip de M.O.R.E., des Progerians.
Vive le gros rock qui tache!
Un appel aux potes sur Facebook. Tcheu, des potes, il y en a ! Une grosse cinquantaine de personnes, ça vous remplit un local de repetitions ! Par petits groupes d’affinités, on s’apostrophe, on se chambre, on se donne des nouvelles. Des qu’on n’a plus vus depuis des années, des qu’on voit toutes les semaines. Les perfectos sont légions, les sourires aussi. Autour de bacs de Jup empilés, on jette un regard un peu inquiet sur le local : on va tous rentrer là dedans ? De véritables fées du logis, ces rockeurs : le tout est tapissé de noir, des guirlandes lumineuses serpentent le long de murs d’amplis. Classieux. Au milieu, leurs instruments.
La crinière de Fab, le guitariste, se fait un chemin dans la joyeuse cohue : il a amené les pizzas pour l’équipe. Ça avance, vivement qu’on s’y mette ! Quand Yas, le réal, ne tripote pas sa caméra, il s’affaire en de multiples va et vient. Et pendant ce temps, encore des nouveaux copains à qui dire bonjour. Beaucoup de groupes bruxellois, des habitués du DNA, des potes d’unif, des vieux de la vieille : dans notre belle capitale, la solidarité, la picole et la déconne, à l’instar du rock n’roll, ne sont pas mortes.
Fab distribue des boules Quies qui s’avèreront salutaires ; Piotr, le bassiste, rigole dans son micro : « Bon ben voilà, on va vous faire un petit concert privé. La chanson pour laquelle on fait le clip passera tous les trois morceaux. Amusez-vous et faites semblant d’aimer notre musique à fond ! » Pas besoin de se forcer : du bon gros rock bien épuré, bien puissant, bien crado. Un putain de concentré d’énergie nous déferle dans la gueule. Ces gars doivent se faire un traitement de testostérone en intraveineuse.
Les pogos ne tardent pas et, dès le deuxième morceau, on peut admirer l’inventivité des troupes : le stage diving se marche au plafond et le poppers renversé se renifle à même le mec. Les douches de bières succèdent aux pieds écrasés. Ici, un bout de Son of Disaster, là un prof de français à l’envers… Le local dont on a fermé les portes « pour ne pas que le poppers s’évapore » se transforme en sauna. Deux trois pauses, une petites dizaine de chansons, Fab goutte sur sa guitare, Thomas saigne, Piotr dit des blagues, c’est dans la boîte !
Superbe chaos, les gars ! M’est avis que ce n’était qu’un avant goût de la release party du 4 juillet au DNA. Super curieuse de découvrir le nouvel album : chaque fois que je les écoute, ils sont encore plus forts, ces cons.