Shiny leather in the dark : rencontre avec maîtresse Salem, organisatrice des Fetish Project

Voici, lecteur, le compte-rendu de ma rencontre avec maîtresse Salem, l’organisatrice des Fetish Project, soirées cuir/latex/uniforme où je me suis toujours énormément amusée. Qui sait? Peut-être nous y rencontrerons-nous un jour?

  • Une participante d'une Fetiqh Project relève sa jupe en latex pour nous faire voir son fessier rebondi.
  • Deux femmes en petites tenues de latex s'embrassent à bouche-que-veux-tu.
  • Gros plan de mains attachées en shibari. La personne est de plus attachées sur une surface métallique.
  • Un couple de dos, ellacé, à une soirée Fetish Project. La femme est en train l'enlever sa jupe en cuir.
  • Une fille très cambrée à la Fetish Project nous laisse admirer son manque de culotte, dans une tenue latex porte-jarretelles du meilleur aloi.
  • DEs mains attachées en shibari à une soirée Fetish Project.
  • Gros plan sur le collier d'un participant à une Fetish Project. C'est un collier de chien avec des piques qui ressemblent à des plugs.
  • Une participante d'une Fetish Project arbore fièrement des lunettes de style steampunk.
  • À une soirée Fetish Project, deux jeunes filles dévêtues s'apprêtent à s'embrasser.
  • Un homme attend au bar d'une Fetish Project, il est torse nu, son pantalon de cuir tient par une bretelle.
  • Maîtresse Salem à une Fetish Project, une coupe de champagne à la main. Elle porte une robe en latex rouge et se lèche le doigt d'une manière suggestive.
  • Une séance de shibari à une Fetish Project.
  • À une Fetish Project, une femme fait boire à une autre du champagne à la bouteille d'une façon très sexuelle.
  • À une Fetish Project. En avant-plan, une main tient une canne prête à s'abattre sur le cul d'une femme en robe transparente en latex.
  • À une Fetish Project, une personne entièrement recouverte d'un costume de groom en latex (y compris un masque intégral) boit du champagne à la paille.
  • À une Fetish Project, un homme gonfle avec le nez le préservatif qui enserre sa tête.
  • Un homme attache une femme sur le haut d'une cage pendant qu'une autre femme, à califourchon dessus, semble la masser.
  • Une personne portant un masque en latex, à une Fetish Project, entourée de trois paires de seins à différents degrés de dénuement.
  • À une Fetish Project, gros plan sur des mains qui font du shibari dans le dos d'une personne vêtue de latex.
  • Une personne qui assiste à une Fetish Project avec un masque à gaz steampunk.
  • À une Fetish Project, un pendentif représentant une tête de mort sur un haut en treillis.
  • À une Fetish Project, une femme en déshabille une autre, qui est très archée et a un cornet de glace en bouche.

T’es qui ?
Maîtresse Salem. Je suis l’organisatrice des Fetish Project.

C’est quoi, les Fetish Project ?
Ça fait sept ans qu’on les organise — à la base, on était deux. On a voulu relancer le milieu qui était un peu mort en Belgique, surtout à Bruxelles. On a essayé de développer des soirées avec un côté artistique en organisant des expos, en faisant venir des artistes. Sur place il y a des gens qui viennent, qui font du shibari, ce genre de choses. Puis le public fait le show.

Il y a du cul ?
C’est pas le but de la soirée mais il y a des choses qui se passent, il y a un petit coin… La soirée, en fait, est divisée en plusieurs parties : le coin bar, le coin dancefloor, un petit coin plus calme et un côté donjon. En plus de toute l’entrée qui est destinée à l’expo.

Une participante d'une Fetish Project arbore fièrement des lunettes de style steampunk.


C’est quoi, le dresscode ?

Il y a un dresscode obligatoire. Cuir, latex, vinyle, uniforme et certains autres looks qui peuvent être acceptés quand ils sont vraiment originaux, donc quand les gens font un effort. C’est pas obligatoire qu’il y ait la matière mais il faut vraiment un look un peu développé.

Il y a combien de personnes qui viennent ?
On a commencé, la toute première soirée, il y avait cent trente personnes à peu près et maintenant, on est dans les alentours de trois cents personnes.

Tu le décrirais comment, le public ?
En majorité fetish. Il y a aussi des libertins qui viennent pour s’amuser et puis il y a une partie du public qui est pas forcément à la base fetish mais qui aime l’ambiance, qui aime le côté ouverture d’esprit des gens. Une nana peut venir habillée en tenue sexy sans se faire traiter de tous les noms ou sans avoir de problème. C’est vraiment un public très cool. Il n’y a jamais eu d’histoire en soirées, je crois que sur sept ans, j’ai dû virer deux personnes! [rires]

Quelle tranche d’âge ?
Ça va de dix-huit à… Je crois que le client le plus âgé, il doit avoir septante-sept ans, un truc comme ça. C’est une majorité quand même de trentenaires.

C’est international, non ?
Il y a pas mal de public étranger, oui. Dans les soirées fetish, de toutes façons, les gens bougent. Parce qu’il n’y en a pas tout le temps non plus donc quand ils trouvent un chouette endroit, ils font le chemin pour y aller.

DEs mains attachées en shibari à une soirée Fetish Project.

Et musicalement ?
C’est plutôt electro, goth, un peu de new wave, un peu rock.

Si tu devais définir la Fetish en trois mots, ce serait quoi ?
C’est compliqué, ça ! [silence] Ben je reprendrais vraiment ce que j’ai dit : c’est des soirées qui sont vraiment sur l’ouverture d’esprit, fun… Ça regroupe tellement de choses…

Comment est le milieu fetish à Bruxelles ?
Avant qu’on fasse les soirées, c’était plutôt des petites soirées privées. Maintenant, au fur et à mesure que ça se développe, il y a plein de nouvelles personnes qui rentrent dans le milieu. Des petits jeunes, des goths, par exemple, qui aiment le côté fetish et qui commencent à venir, à s’habiller fetish et qui commencent à y prendre plaisir. Après, t’as des vrais fétichistes qui s’habillent, même chez eux, qui prennent plaisir à s’habiller en latex, ce genre de choses…

Et il y a d’autres endroits, au niveau des soirées, en Belgique ?
Au niveau des soirées, non, il n’y a plus rien, en fait. Il y a eu quelques soirées qui ont vu le jour mais ils ont fait deux trois soirées et ça a jamais décollé. En Belgique, il n’y a plus rien, quoi.

Une fille très cambrée à la Fetish Project nous laisse admirer son manque de culotte, dans une tenue latex porte-jarretelles du meilleur aloi.

Qu’est-ce qui te fait bander dans le milieu ?
C’est qu’on puisse regrouper des gens totalement différents, de tout âge, de tout milieu. Il y a une grosse ouverture d’esprit. Le public belge est en plus particulièrement sympathique [rires] et très sociable. C’est souvent ce que les étrangers trouvent de bien à la Fetish Project, le public, ce qu’il en fait, les gens qui discutent avec tout le monde. C’est pas comme certaines soirées à Paris, avec ce côté « je me la raconte ». Les gens comme ça qui arrivent aux Fetish Projects et qui voient l’ambiance, ou ils ne reviennent pas, ou ils s’adaptent.

Qu’est-ce qui te fait bader dans le milieu ?
Les gens qui se prennent trop au sérieux, qui se la racontent parce qu’ils ont créé quelque chose, des soirées ou quoi. Mais enfin, c’est quand même un public assez restreint. Ces gens-là, en général, ne viennent pas trop chez moi. Puis les gens qui essaient de  rentrer avec juste un string en latex ou en vinyle. Non, ça, ça passe pas !

Tu nous racontes une anecdote ?
On a le bébé Fetish Project ! C’est mignon ! [rires] C’est amusant de savoir qu’elle a été créée chez moi, quoi ! Dans la soirée ! On n’a plus vu le couple pendant quelques mois puis on les a vus revenir : « Pourquoi vous n’êtes plus venus ? — Mais en fait, j’étais enceinte ! »

Maîtresse Salem à une Fetish Project, une coupe de champagne à la main. Elle porte une robe en latex rouge et se lèche le doigt d'une manière suggestive.

15€  en prévente, 20€ sur place (un verre gratuit dans les deux cas)
Dresscode : Cuir, latex, vinyle, uniforme
Ric Art’s Boat — 44, quai des péniches, 1000, Bruxelles

Photos : l’inénarrable Robert Darklight.